mercredi 10 mai 2017

Colloque des intellectuels juifs de langue française

Colloque des intellectuels juifs de langue française
La montée des violences

Conseil Economique, Social et Environnemental
Paris, 19-20 mars 2017

Présentation résumée par une adhérente de notre association

A l’initiative de la Fondation du Judaïsme Français, « Le colloque des intellectuels juifs de langue française » s’est tenu les 19 et 20 mars 2017 au Conseil économique, social et environnemental (CESE),  avec pour thème « La montée des violences », qui accompagne faut-il le rappeler, toute l’histoire de l’humanité…
Fondé  en 1957 par Edmond Fleg et Léon Algazi, ce colloque  réunissait tous les deux ans,  des intellectuels renommés. Avec des personnalités telles que Jean Halpérin, Emmanuel Levinas, Vladimir Jankelevitch, Jean Whal, Henri Atlan, André Neher, Eliane Amado-Valensi, Robert Misrahi ou Léon Ashkenazi, ce colloque ouvert à des intervenants étrangers, se voulait déployer une certaine approche du rapport entre la judéité et le monde moderne, une judéité plurielle en somme.
En 2017, après une interruption d’une dizaine d’années, les philosophes Joseph Cohen et Raphael Zagury-Orly l’ont donc relancé, en s’inscrivant dans la même  grande tradition d’ouverture et de pluralité qui avait animé les premières éditions.
Dimanche 19 mars, partant du triste constat d’un accroissement sans précédent des violences commises contre l’humain au nom de l’humanité, la question a été de savoir si nous assistons aujourd’hui à une réelle amplification des violences ou bien si cette dernière est plus ressentie parce que nous sommes beaucoup plus informés, exposés, sensibilisés.
Ces deux journées introduites par Ariel Goldmann, Président de la Fondation du Judaisme Français, lui-même  petit-fils de Léon Algazi, ont débuté par un passionnant échange entre Alain Finkielkraut et Bernard Henri-Lévy  évoquant tous deux, à partir de leur propre histoire,  ces  « inépuisables identités » qui les ont construits chacun d’une manière différente,  mais pour lesquels identité juive et identité française se retrouvent au bout du compte dans le même bateau, celui d’une  « détresse partagée ».
Comment sortir d’expériences violentes, se demande ensuite le sociologue Michel Wieviorka. ? Où trouver nos ressources si ce n’est  en  pensant à nouveaux frais le politique, le démocratique et l’éducation  et en réfléchissant sans cesse à ces formes de violences politiques et sociales, qui changent avec le cours du temps  et resurgissent, même lorsqu’elles ont pris fin pour l’apartheid par exemple.… 
L’après-midi et la soirée ont donné lieu à six sessions parallèles :
  • Peut-on parler d’une montée de la violence ?  Avec Astrid von Busekist, Marc Crépon, Eva Illouz et Myriam Revault d’Allones.
  • De la violence des textes hébraïques, avec Jean Baumgarten, Claude Birman, Julien Darmon et Marc-Alain Ouaknin.
  • Femmes et violences, avec Catherine Chalier, Delphine Horvilleur, Julia Kristeva et Liliane Vana.
  • De la violence dans une économie mondialisée, avec Jacques Attali, Philippe Aghion et Marc Florentino.
  • La fragilisation de la démocratie – Violence et Politique, avec Ariel Colonomos, Stephane Habib, Bruno karsenti et Alexis Nouss.
  • Images de violences, violences des images avec Luc Dardenne, Daniel Dayan, Alain Fleischer, Jean-Jacques Moscovitz, Ariel Schweitzer et Gérard Wajcman.
Les travaux ont repris le lendemain pour six autres sessions parallèles :
  • Ambiguïtés de la violence républicaine : religion, laïcité, droit, avec Pierre Birnbaum, Monique Canto-Sperber, Hakim Korsia et Blandine Kriegel.
  • De la violence : entre colonialisme et post-colonialisme, avec Gérard Bensussan, Thobie Nathan et Pap n’Diaye.
  • Que peut l’insertion sociale face à la montée des violences ?, avec Kahina Bahloul,  Patrick Amoyal, Jean-Marc Chouraqui, Gilles Clavreul, Marc Cohen, Henri Cohen-Solal, Alain David, Hakim El karoui, Jonathan Laurence, et Paul Zawadzki.
  • Violences interreligieuses et intercommunautaires avec Armand Abecassis, Louis-Marie Coudray, Tarek Oubrou, Edouard Robberechts, et  Jean-Louis Schlegel.
  • Revenances de la Shoah avec François Azouvi, Joseph Cohen, Jean-Marc Dreyfus.
  • Violences dans le théologico-politique : Judaïsme, Christianisme, Islam avec Olivier Abel, Davis Banon, Ghaleb Bencheikh et Guy Stroumsa.
Pour clore, Jean-Claude Milner se chargea enfin de journée de questionner les Violences en tant que, force ? Apaisement ? faiblesse ?
L’ensemble du colloque est mis en ligne sur le site d’AKADEM.
Voilà en tout cas un programme aux  thématiques denses, aux orateurs éclectiques que l’on peut retrouver dans leurs publications, qui a donné  lieu a des échanges et controverses animés, tant entre les intervenants qu’avec l’auditoire. Ce fut passionnant même si l’on a pu regretter parfois la limitation des temps de paroles et discussions …faute de temps ! Merci à la Fondation du Judaisme Français et aux organisateurs.  
Que de chemin parcouru et combien d’autres à poursuivre  lors des prochains colloques …

Marie-Madeleine Jacquet

Mareil-Marly

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