vendredi 22 mars 2024

Conférence - Mercredi 15 Mai 2024 - Les Juifs de Pologne

La plus grande population juive du monde pendant la plus grande partie de l’ère moderne et contemporaine habitait la Pologne. Pourquoi ? D’où venaient-ils ?

Comment se sont-ils insérés dans l’histoire de ce pays qui, d’ailleurs avait disparu pendant 130 ans et dont les frontières ont beaucoup varié ?

Trois millions de Juifs, on le sait, ont disparu pendant la Shoah.

C’est leur histoire, avant et après le génocide, que Richard Prasquier essaiera de reconstituer.


Vous pouvez écouter l'enregistrement par ce lien

Mot d’accueil

"Varsovie, Treblinka et maintenant Gaza, on avait dit plus jamais ça !"

"Juifs, retournez en Pologne !"

Voici les slogans entendus dans les récentes manifestations de haine contre Israël, qui se propagent comme le feu sur toute la planète, depuis les universités jusqu’à la chasse en meute organisée à Malmö et encore hier avec la souillure profanant le Mur des Justes au Mémorial de la Shoah, par ce nouveau symbole antisémite de la main rouge et menaçante des assassins.

Ces mots sidérants ne montrent pas seulement que les barrières ont été franchies au-delà de la cote d’alerte, qui fut atteinte en un seul jour le 7 octobre.

Elles démontrent aussi que les fondamentaux de l’antisémitisme, dont Jules Isaac a débusqué « comment quelques parcelles de vérités se mêlent à un agrégat de contre-vérités », sont toujours à l’œuvre dans l’enseignement du mépris dont nous savons, particulièrement ici, les origines à combattre, justement parce qu’il prend de nouvelles apparences qui ne doivent pas nous tromper.

Remplacez le mot génocide par déicide, et vous trouverez en effet la clé de lecture du récit stéréotypé qui continue de sourdre dans les analyses même des plus grands experts qui se disent autorisés sur l’histoire de ce conflit à perpétuité, relayés par les idiots utiles, les tièdes qui se veulent nuancés, les chèvres qui ménagent le chou et les dénis-oui-oui.

Ce mépris haineux perdure et accable les juifs et Israël, avec la même virulence désinhibée que celle qui conduisit justement à Varsovie, Treblinka et Auschwitz, faisant disparaitre à jamais les Juifs de Pologne, d’où un infime reste a pu s’échapper sans espoir de retour, comme vous nous le raconterez sans doute ce soir.

« Reste à voir comment et pourquoi, du peuple crucifié, on a fait le peuple crucificateur – ce qui, de prime abord, passe l’entendement. », comme le disait encore le prophétique Jules Isaac dans L’enseignement du mépris écrit en 1962, quelques mois avant sa disparition, mais après sa rencontre décisive avec Jean XXIII de juin 1960, qui ouvrait enfin l’Eglise catholique « à cet effort de rénovation, de purification, à ce sévère examen » auquel il nous conviait dès 1948 dans Jésus et Israël.

En vous accueillant ce soir, comme chaque année avec bonheur ici à Saint-Germain qui s’honore de votre fidélité, pour nous raconter cette histoire des juifs de Pologne, l’Amitié Judéo-chrétienne, dont vous êtes membre d’honneur et lauréat en 2015 du prix AJCF, voulu par le regretté Hubert Heilbronn de mémoire bénie, compte être aussi fidèle aux engagements de son maître fondateur Jules Isaac, qui écrivait en 1956 dans Genèse de l’antisémitisme :

« Je ne me lasserai pas pour ma part de dire et redire où mène un tel enseignement, lancé à toute volée, à travers le troupeau de fidèles ignorants et crédules : non seulement à ces ‘’injustes violences’’ qu’on veut bien réprouver – du bout des lèvres –, mais aux plus odieuses séquelles, aux crimes d’homicide, de génocide, aux assassinats massifs, aux monstrueux « pogroms ». Il est trop simple de croire ou laisser croire que les pires violences de parole sont inoffensives ; comme si elles ne risquaient pas d’engendrer les pires violences de fait. De la bouche qui outrage ou du bras qui frappe, qui est le plus coupable ? »

Puissions-nous, en vous écoutant, vous, l’infatigable combattant de la vérité masquée non seulement par les mensonges les plus grossiers, mais surtout par l’omission des évidences les plus simples, prendre conscience que c’est surtout pour l’action que nous devons, ici et maintenant, tirer les vrais enseignements du passé, qu’il est si confortable de condamner en battant notre coulpe sur le dos de nos aïeux, coupables d’avoir persécuté des juifs qui ne se défendaient pas assez comme aujourd’hui.

Pascal CLICQUOT de MENTQUE

Président de l’Amitié Judéo-Chrétienne de Saint-Germain-En-Laye et Environs

Saint-Germain-En-Laye, le mercredi 15 mai 2024


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