La plus grande population juive du monde pendant la plus grande partie de l’ère moderne et contemporaine habitait la Pologne. Pourquoi ? D’où venaient-ils ?
Comment se sont-ils insérés dans l’histoire de ce pays qui, d’ailleurs avait disparu pendant 130 ans et dont les frontières ont beaucoup varié ?
Trois
millions de Juifs, on le sait, ont disparu pendant la Shoah.
C’est leur
histoire, avant et après le génocide, que Richard Prasquier essaiera de
reconstituer.
Vous pouvez écouter l'enregistrement par ce lien
Mot d’accueil
"Varsovie, Treblinka et maintenant Gaza, on avait dit plus jamais ça !"
"Juifs, retournez en Pologne !"
Voici les slogans
entendus dans les récentes manifestations de haine contre Israël, qui se
propagent comme le feu sur toute la planète, depuis les universités jusqu’à la chasse
en meute organisée à Malmö et encore hier avec la souillure profanant le Mur
des Justes au Mémorial de la Shoah, par ce nouveau symbole antisémite de la
main rouge et menaçante des assassins.
Ces mots sidérants ne montrent
pas seulement que les barrières ont été franchies au-delà de la cote d’alerte,
qui fut atteinte en un seul jour le 7 octobre.
Elles démontrent aussi
que les fondamentaux de l’antisémitisme, dont Jules Isaac a débusqué « comment
quelques parcelles de vérités se mêlent à un agrégat de contre-vérités »,
sont toujours à l’œuvre dans l’enseignement du mépris dont nous savons,
particulièrement ici, les origines à combattre, justement parce qu’il prend de
nouvelles apparences qui ne doivent pas nous tromper.
Remplacez le mot génocide
par déicide, et vous trouverez en effet la clé de lecture du récit stéréotypé
qui continue de sourdre dans les analyses même des plus grands experts qui se
disent autorisés sur l’histoire de ce conflit à perpétuité, relayés par les
idiots utiles, les tièdes qui se veulent nuancés, les chèvres qui ménagent le
chou et les dénis-oui-oui.
Ce mépris haineux
perdure et accable les juifs et Israël, avec la même virulence désinhibée que
celle qui conduisit justement à Varsovie, Treblinka et Auschwitz, faisant
disparaitre à jamais les Juifs de Pologne, d’où un infime reste a pu s’échapper
sans espoir de retour, comme vous nous le raconterez sans doute ce soir.
« Reste à voir
comment et pourquoi, du peuple crucifié, on a fait le peuple crucificateur – ce
qui, de prime abord, passe l’entendement. », comme le disait encore le
prophétique Jules Isaac dans L’enseignement du mépris écrit en 1962,
quelques mois avant sa disparition, mais après sa rencontre décisive avec Jean
XXIII de juin 1960, qui ouvrait enfin l’Eglise catholique « à cet
effort de rénovation, de purification, à ce sévère examen »
auquel il nous conviait dès 1948 dans Jésus et Israël.
En vous accueillant ce
soir, comme chaque année avec bonheur ici à Saint-Germain qui s’honore de votre
fidélité, pour nous raconter cette histoire des juifs de Pologne, l’Amitié
Judéo-chrétienne, dont vous êtes membre d’honneur et lauréat en 2015 du prix
AJCF, voulu par le regretté Hubert Heilbronn de mémoire bénie, compte être aussi
fidèle aux engagements de son maître fondateur Jules Isaac, qui écrivait en
1956 dans Genèse de l’antisémitisme :
« Je ne me
lasserai pas pour ma part de dire et redire où mène un tel enseignement, lancé
à toute volée, à travers le troupeau de fidèles ignorants et crédules :
non seulement à ces ‘’injustes violences’’ qu’on veut bien réprouver – du bout
des lèvres –, mais aux plus odieuses séquelles, aux crimes d’homicide, de
génocide, aux assassinats massifs, aux monstrueux « pogroms ». Il est
trop simple de croire ou laisser croire que les pires violences de parole sont
inoffensives ; comme si elles ne risquaient pas d’engendrer les pires
violences de fait. De la bouche qui outrage ou du bras qui frappe, qui est le
plus coupable ? »
Puissions-nous, en vous
écoutant, vous, l’infatigable combattant de la vérité masquée non seulement par
les mensonges les plus grossiers, mais surtout par l’omission des évidences les
plus simples, prendre conscience que c’est surtout pour l’action que nous
devons, ici et maintenant, tirer les vrais enseignements du passé, qu’il est si
confortable de condamner en battant notre coulpe sur le dos de nos aïeux,
coupables d’avoir persécuté des juifs qui ne se défendaient pas assez comme
aujourd’hui.
Pascal CLICQUOT
de MENTQUE
Président de l’Amitié Judéo-Chrétienne de Saint-Germain-En-Laye et
Environs
Saint-Germain-En-Laye,
le mercredi 15 mai 2024
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