Un an après le début de la crise du virus couronné, comment ne pas ressentir de l'amertume, alors que de nouvelles restrictions menacent encore nos fêtes de la Pâque si proches ?
Elle est semblable à celle du Peuple hébreu à peine sorti de l'esclavage, quittant la mer des Roseaux et marchant trois jours vers le désert, sans trouver d'eau.
Lorsqu'ils arrivèrent à Mara, ils ne purent y boire l'eau qui s'y trouvait, car elle était amère. - De là vient le nom de Mara, qui signifie "Amertume". - La foule se mit à protester contre Moïse et à dire : "Qu'allons-nous boire ?" Moïse implora le Seigneur qui lui montra un morceau de bois. Moïse le jeta dans l'eau et l'eau devint buvable.C'est là que le Seigneur donna aux Israélites des lois et des coutumes, là aussi qu'il les mit à l'épreuve. Il leur dit : "Si vous m'obéissez vraiment, à moi, le Seigneur votre Dieu, en faisant ce que je considère comme juste, si vous écoutez mes commandements et mettez en pratique toutes mes lois, alors je ne vous infligerai aucune des maladies que j'ai infligées au Égyptiens. En effet, je suis le Seigneur, celui qui vous guérit.Les Israélites arrivèrent ensuite à Elim. Il s'y trouvait douze sources et soixante-dix palmiers. Ils campèrent là, près de l'eau. (Ex. 15, 22-27).
Le temps viral semble passer sans perspective de salut. Le monde s'inquiète à bas bruit de son avenir, en dépit des flots d'argent que l'on déverse dans les sables, et dont le goût saumâtre dans un sol qui s'affaisse et se dérobe pourrait rendre encore plus fragile l'équilibre devenu précaire de la concorde civile.
Et pourtant, l'abondance était donnée dès l'origine.
Comment ne pas désespérer de l'inconscience et de la violence qui développent actuellement leur puissance contre la vie, la liberté et la justice ?
Comment éloigner cette coupe de douleur (Mt, 26, 39) ?
Espérons que la sagesse des hommes sache écouter la promesse qui a été faite à toute l'humanité, que proclament dans leurs prophéties ceux qui cherchent, écoutent et goûtent la Parole de vie qui désaltère, comme nous l'a enseigné Rosine Cohen la semaine dernière.
Comprenons que la loi des hommes n'est pas menacée par cette parole qui offre à chacun le salut d'accueillir librement la Loi de Dieu dans son cœur et de l'impliquer dans ses choix de vie.
L'amitié des juifs et des chrétiens pour la fraternité est un témoignage d'espérance dans une société fracturée et déboussolée.
Plus que jamais, cette amitié doit donner à voir et comprendre que la reconnaissance mutuelle, reposant sur la liberté de conscience individuelle et de pratique communautaire, loin d'atteindre à l'ordre public ni à l'unité du pacte républicain, en est une condition d'équilibre.
Chacun, croyant ou non croyant, peut apporter une contribution concrète au bien commun et une consolation aux âmes souffrantes.
Le concours de tous est plus que nécessaire face à la crise qui vient et déploie ses sept têtes et dix cornes (Ap, 12, 3).
Mais une société vraiment laïque ne doit pas craindre ce que peut lui rappeler une méditation partagée, discutée, débattue et s'enracinant dans des traditions multiséculaires, préservées, renouvelées et vivantes, malgré les tourments et les tribulations. Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés ! (Mt, 5, 6)
Un simple morceau de bois peut rendre buvable une eau devenue amère par les déceptions que l'être humain, plein de bonne volonté mais faible (Mt, 26, 41), a pu inscrire dans son histoire.
A la fin des temps, Dieu reconnaîtra les siens. Mais comment le pourrait-il, si nous ne choisissions de Lui montrer notre visage, en se tournant vers Lui avec nos frères ?
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L'Amitié Judéo-Chrétienne de France a été renouvelée en novembre 2020 autour de Jean-Dominique Durand, le nouveau Président de l'AJCF. Notre groupe est désormais représenté dans le Comité Directeur (CD) issu des élections ayant eu lieu lors de l'Assemblée Générale annuelle du 22 novembre 2020.
De nouvelles initiatives commencent à prendre forme :
- validation d'un règlement pour l'attribution du Prix AJCF,
- réorganisation du Comité de rédaction de la revue Sens, dont le projet de développement (reposant aussi sur vos abonnements) est en cours d'élaboration,
- lancement du projet d'instauration d'une journée nationale contre l'antisémitisme, qui devrait avoir lieu dans un an (date prévisionnelle fixée au 20 mars 2022)
- préparation d'une Année Jules Isaac en 2023, année des 60 ans de sa mort et des 75 ans de l'AJCF, dont il fut l'inspirateur et membre fondateur.
N'hésitez pas à vous tenir informés de l'avancée de tous ces événements, en vous inscrivant à la Newsletter AJCF et aux différentes plateformes de communication mises en place par la nouvelle équipe (Facebook, Twitter et Instagram).
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Notre groupe continue son activité du programme 2020-2021 que vous pouvez consulter sur notre blog.
Les prochaines dates vont nous permettre de nous retrouver chaque mois en visio-conférence, qui reste de rigueur jusqu'à la levée des restrictions sanitaires et l'atteinte des conditions qui nous permettront de vous garantir la sécurité sur ce plan :
- Mardi 13 avril : conférence sur L'enjeu de l'Élection - Abraham dans l'iconographie des trois monothéismes, par Sonia Fellous
- Mardi 11 mai : conférence sur Qumran, par Estelle Villeneuve
- Jeudi 17 juin : conférence sur les Pharisiens, par Mireille Hadas-Lebel, dans le cadre de notre Assemblée générale annuelle.
Vous pouvez aussi retenir les dates suivantes pour la fin de cette année :
- Mardi 12 octobre : rencontre des adhérents, qui devrait être une occasion d'échanges dans une "causerie amicale"
- Mardi 23 novembre : conférence sur le Livre de Ruth, par Corinne Lanoir.
En attendant de nous revoir bientôt, les membres du Conseil d'administration de notre association se joignent à moi pour vous souhaiter de bonnes fêtes de Pessah et Pâques qui vont à nouveau se combiner à partir de cette fin de semaine, entourés de ceux qui vous sont chers, en famille et dans vos communautés.
Bien amicalement.
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